Selon la légende, le roi Arthur lui-même aimait combattre ses chevaliers les plus célèbres tels que Perceval, Gauvin ou encore Lancelot.

La Bretagne est une terre chargée d’histoire et de légendes. Baignée par les influences celtiques, elle a su conserver ses traditions d’autrefois.
Parmi elles, le Gouren, datant du IVe siècle, est un sport emblématique de la région.

L’honneur au cœur du combat


Le Gouren est une lutte au corps-à-corps dont le but est de parvenir à mettre son adversaire sur le dos et ainsi, marquer un « Lamm ». Pour ce faire, les lutteurs peuvent s’accrocher à la chemise de leurs adversaires (la roched) ou lancer des attaques de jambe en-dessous de la ceinture.

À l’origine, le Gouren était un sport pratiqué par les nobles et les chevaliers qui avaient l’habitude de s’affronter lors de tournois ou pendant les entraînements. Les jeunes guerriers venaient alors éprouver leur bravoure et démontrer leur agilité au combat.
Selon la légende, le roi Arthur lui-même aimait combattre ses chevaliers les plus célèbres tels que Perceval, Gauvin ou encore Lancelot.

De cette époque, subsiste un véritable code d’honneur du Gouren qui se retrouve, tant dans les règles que dans l’organisation des combats.

Gouren-wikimedia commonAinsi, lors d’une projection, l’attaquant se doit d’accompagner la chute de son adversaire pour assurer sa sécurité et valider le point.
De même, avant chaque rencontre, les lutteurs doivent réciter le serment du Gouren avant de donner l’accolade à leurs adversaires :

"Je jure de lutter en toute loyauté
Sans traîtrise et sans brutalité
Pour mon honneur et celui de mon pays
En témoignage de ma sincérité
Et pour suivre la coutume de mes ancêtres
Je tends à mon adversaire ma main et ma joue."


Le Gouren, un sport régional entre tradition et modernité


Très rapidement, le Gouren est passé des cours de châteaux aux fermes et campagnes.

Devenu très populaire dans le monde rural, ce sport fut davantage pratiqué par les paysans qui aimaient s’y adonner lors de grands évènements et défendre l’honneur de leur village.

Plus tard, en 1930, afin de démocratiser ce sport qui tombait peu à peu dans l’oubli, les règles furent modernisées et la discipline davantage encadrée.
Une durée fut imposée au combat, les catégories de poids et d’âge furent créées et les résultats intermédiaires mis en place.

C’est aussi à cette date que fut créée la première fédération de Gouren.
Passée sous l’égide de la fédération française de lutte depuis 1995, elle compte aujourd’hui, près de 1700 licenciés répartis dans une cinquantaine de clubs dont 25% de femmes.

Face à l’engouement pour cette discipline, notamment auprès des enfants et adolescents bretons, l’option Gouren a même été inscrite au Baccalauréat depuis 2018.
Aujourd’hui, la lutte bretonne séduit en moyenne 10 000 enfants par an d’après Hervé Caron, directeur administratif de la fédération de Gouren.



Les épreuves de Gouren se répartissent en deux saisons. En hiver, les rencontres se déroulent en salle sur ce que les amateurs appellent des « palenn » (tapis en bretons) et se clôturent par le championnat de Bretagne. En été, les tournois sont organisés en extérieur, sur de la sciure de bois et les meilleurs lutteurs se voient remettre un trophée.
Chaque année, des championnats d’Europe sont également organisés.

Pour les adeptes de sorties en famille que la lutte bretonne intéresse, le 20ème Gourenathon se tiendra le dimanche 2 juin pour initier les enfants de 6 à 13 ans à ce sport traditionnel.

Ecrit par linkNsportle 28/05/2019

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