Peux-tu nous parler de ton parcours et de ce qui t’a amenée à associer naturopathie et sport dans ta pratique ?
Je suis ancienne athlète de haut niveau, double championne d’Europe de kick-boxing et de boxe thaï et championne de France dans diverses disciplines.
C’est suite à des problèmes hormonaux que j’ai découvert l’efficacité de la naturopathie et que j’ai décidé d’en faire mon métier. La naturopathie m’a aidé à réguler mon système hormonal, à optimiser mes séances de sport et à mieux vivre au quotidien.
Aujourd’hui, je suis coach sportive et naturopathe spécialisée dans la micro nutrition du sportif et les troubles hormonaux féminins.
Qu’est-ce que la naturopathie et en quoi peut-elle être un atout pour les personnes qui font du sport régulièrement ?
La naturopathie est une approche holistique de la santé qui va se concentrer sur la prévention des maladies et sur la guérison à base de méthodes naturelles, en prenant en compte le bien-être de l’individu dans sa globalité.
Elle repose sur plusieurs principes fondamentaux :
- Un corps et un esprit en harmonie, la santé physique, mentale et émotionnelle étant interconnectées.
- L’utilisation de méthodes naturelles passant par une alimentation équilibrée, une bonne hydratation, l’usage de plantes médicinales, de techniques de relaxation ou encore de thérapies manuelles comme l’aromathérapie ou l’homéopathie.
- Un mode de vie actif avec des habitudes bénéfiques qui vont permettre de prévenir les maladies et les problèmes de santé.
La naturopathie peut être un vrai atout pour les personnes qui font du sport régulièrement, car elle vise à optimiser le fonctionnement global du corps, à prévenir les blessures et à soutenir la récupération de manière naturelle.
Quand l’organisme fonctionne bien, avec un bon équilibre émotionnel et une bonne gestion du stress, toutes les clés sont réunies pour optimiser sa pratique sportive.
La naturopathie peut-elle avoir un impact sur les performances sportives ?
Oui car la naturopathie va explorer des domaines de santé auxquels on n’aurait pas forcément pensé au premier abord.
Par exemple, la santé digestive et les troubles qui lui sont associés. Le sport de haut niveau a tendance à mettre à mal la santé digestive. La naturopathie va permettre de prendre en charge cet aspect et d’apprendre à reconnaître les signaux d’alerte.
Parfois, on va déceler des intolérances alimentaires, un déséquilibre du microbiote qui par conséquent va impacter le système immunitaire. À terme, si ces problèmes ne sont pas gérés, les performances sportives s’en trouvent également impactées parce que l’on développe des difficultés à se concentrer, on se sent plus fatigué, on perd en tonicité et en motivation.
Au-delà de la nutrition, de la gestion du stress et de l’optimisation de la récupération, on va aussi explorer l’état de santé hormonal, que ce soit chez la femme comme chez l’homme. Le surentraînement peut parfois provoquer des dérèglements hormonaux qui peuvent conduire à des blessures physiques ou au burn-out. La naturopathie va aider à prévenir tous ces dysfonctionnements.
C’est donc une approche complémentaire très efficace dans le cadre d’une préparation sportive.
Quels sont les bienfaits observés chez tes clients sportifs qui adoptent une approche incluant la naturopathie ?
D’un point de vue sportif, on observe une amélioration de la performance sportive, notamment avec une meilleure gestion de l’effort, moins de blessures et une meilleure récupération.
Chez les femmes, la gestion hormonale apporte une meilleure concentration, davantage d’énergie et surtout une prévention des déséquilibres qui peuvent être très invalidants pour l’effort physique.
Le bien-être mental est amélioré, grâce notamment à la gestion du stress et de l’anxiété.
Enfin, grâce à la naturopathie, les sportifs suivis obtiennent une meilleure réponse immunitaire et par conséquent une meilleure résistance aux maladies et à la fatigue.
Quelles erreurs fréquentes dans leur hygiène de vie observes-tu chez les personnes qui font appel à toi ?
L’une des erreurs que je vois très fréquemment auprès de mes clients, c’est une alimentation pas du tout adaptée à leurs besoins spécifiques.
Soit des repas trop riches et indigestes, soit des intolérances alimentaires ignorées mais qui ont pourtant un impact sur le corps et l’esprit.
Certaines personnes vont également sauter des repas ce qui conduit à perturber leur métabolisme.
Ensuite des problèmes au niveau de l’hydratation. Les gens pensent boire suffisamment mais ils sont toujours très loin du compte. C’est encore plus vrai chez les sportifs. Le manque d’hydratation est d’ailleurs souvent à l’origine des blessures chez les sportifs de haut niveau.
Attention quand on parle d’hydratation, ça ne veut pas dire boire que de l’eau mais également consommer des minéraux et oligoéléments qui vont nous permettre de conserver l’eau dans nos cellules.
Je reçois aussi beaucoup de clients qui consomment des suppléments en pensant que de mauvaises habitudes peuvent être compensées ainsi. Ce n’est pas du tout une solution durable, surtout si ce sont des suppléments de mauvaise qualité.
Le stress ignoré est également très souvent à l’origine des contre-performances sportives.
Finalement, beaucoup ne savent pas écouter les signaux que leur corps leur envoie.
Quels seraient les 3 conseils indispensables et faciles à mettre en place pour athlète qui prépare une compétition ? Pourquoi ?
La base, une hydratation optimale pour repositionner tous les sels minéraux que l’on peut perdre au cours de l’effort.
Ensuite une alimentation adaptée, bien évidemment. L’objectif étant d’intégrer des aliments anti-inflammatoires et riches en anti-oxydants afin de faire en sorte que la “machine ne rouille pas ”.
La gestion du stress et les techniques de relaxation vraiment essentielles dans le sport. Ça permet d’éviter de générer encore plus de stress oxydatif et d’inflammations car il ne faut pas oublier que lors de l’effort, on challenge notre corps tout entier et on génère du cortisol, l’hormone du stress.
Et le conseil qui synthétise les trois autres puisqu’ils sont étroitement liés, c’est de prendre soin de sa santé intestinale qui est le siège du système immunitaire mais aussi des neurotransmetteurs si essentiels au bien-être mental.
De quelle manière la naturopathie peut-elle aider à mieux récupérer après un effort physique ?
La naturopathie s’attèle à proposer une nutrition adaptée à chaque étape de la préparation sportive. Que ce soit avant, pendant ou après une compétition.
Certains aliments vont aider à récupérer, à réparer les muscles, à reconstituer les réserves d’énergie. Pareil au niveau de l’hydratation avec des eaux enrichies en électrolytes pour compenser les pertes lors de l’effort. Des boissons naturelles comme le kombucha pour la flore intestinale. Des plantes médicinales comme le gingembre, le curcuma, mais aussi des compléments naturels comme des acides gras oméga 3, très utiles pour réduire l’inflammation et favoriser la récupération.
On va aussi insister sur l’importance d’un sommeil réparateur avec une routine adaptée, parfois à base de plantes telles que la valériane qui va aider à faire redescendre le système nerveux lorsqu’on a des entraînements tardifs le soir par exemple.
Et en cas de blessures ou d’inflammation ?
On va privilégier des aliments dits “bruts”, c’est-à-dire les moins transformés possible, riches en antioxydants, en acides gras... On parle beaucoup d’alimentation anti-inflammatoire en ce moment, eh bien c’est exactement ça.
On va recommander des aliments colorés, de saison, des fruits et légumes biologiques, de bonnes sources de protéines en cherchant à éviter tout ce qui peut potentiellement perturber le système hormonal.
Le sport créé ce que j’appelle de la “rouille”, c’est-à-dire du stress oxydatif, des radicaux libres. Il faut donc apporter de “l’anti-rouille”, grâce aux aliments et à une supplémentation nutritionnelle adaptée. Les fameuses plantes anti-inflammatoires sous forme de tisanes, de capsules, d’hydrolats…
Qu'en est-il de la nutrition ? Quels ajustements alimentaires recommandes-tu ?
Pour adapter l’alimentation, on a en naturopathie ce qu’on appelle la “chrono-nutrition”. Il s’agit de respecter ce dont le corps a besoin au moment où le corps en a besoin.
Les sucres rapides par exemple ne sont pas forcément bénéfiques au cours d’une journée classique. En revanche, pour le sportif, ils peuvent être intéressants après une séance pour redonner un coup de boost.
De manière générale, on va favoriser les bonnes protéines, les glucides complexes afin d’éviter les pics de glycémie au cours de l’entraînement. Mais aussi les graisses saines telles que les avocats, les graines etc.
Dans tous les cas, il est primordial de limiter les aliments transformés car les additifs, les pesticides perturbent la flore intestinale, les hormones et donc l’organisme de manière générale.
Est-ce que la naturopathie peut aussi aider sur le plan mental, notamment la motivation ou la gestion de la pression ?
Oui car en naturopathie, il y a beaucoup de techniques de relaxation (yoga, massage, méditation, etc.) qui vont aider à gérer toutes les problématiques liées au mental.
On va aussi agir sur la respiration et le travail du diaphragme pour détendre le système digestif et par conséquent le système nerveux.
Pendant ces exercices, on peut en parallèle pratiquer la visualisation mentale qui va permettre de gagner en confiance, de se concentrer sur son objectif et de retrouver la motivation.
Pour résumer, selon toi, quelles sont les clés d’une pratique sportive saine et durable ?
Pour tenir durablement dans sa pratique sportive, il y a plusieurs aspects essentiels à favoriser :
- D’abord, toujours écouter son corps. Alors pas trop non plus mais respecter les signaux qu’il envoie : fatigue, douleurs, blessures, surmenage… Parfois, il suffit simplement de se mettre au repos deux jours pour reprendre un rythme sain.
- Équilibrer les moments d’effort et de repos, notamment en fonction de son âge. Le repos est crucial pour une performance à long terme.
- Pour une pratique sportive saine et durable, il faut évidemment donner le bon”fioul” à votre corps. Donc une alimentation saine et adaptée à vos propres besoins.
- Je recommande souvent aussi, pour les personnes qui, une fois la compétition passée, s’ennuient un peu dans leur sport, d’aller explorer d’autres disciplines. Ça permet de faire bouger le corps différemment et de stimuler le cerveau autrement lors d’une phase de récupération active.
- Se fixer des objectifs réalistes en commençant par des petites préparations si l’on n’a pas l’habitude des efforts longue durée. Il ne faut pas oublier qu’à côté du sport, on a un travail, une vie de famille, donc le sport ne doit pas devenir une source de stress.
Ecrit par linkNsportle 13/08/2025