Selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, chaque année en France, nous détruisons entre 10 000 et 20 000 tonnes de textiles, soit un poids équivalent à deux fois la Tour Eiffel.

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, entrée en vigueur en 2020, entend transformer nos habitudes de consommation et de production pour tendre vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

En clair, il s’agit de passer d’une économie linéaire où les objets sont produits, consommés puis jetés, à une économie circulaire où les objets seront produits de manière responsable, consommés, puis recyclés ou reconditionnés en vue d’un réemploi.

Pour atteindre cette ambition, plusieurs mesures ont été fixées autour de cinq grands axes :

  • sortir du plastique jetable
  • mieux informer les consommateurs
  • lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire
  • agir contre l’obsolescence programmée
  • mieux produire

Parallèlement, de nombreux secteurs se mobilisent pour réduire leurs impacts sur l’environnement. Dans le sport, le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), a ainsi mis en place des outils destinés à accompagner et renforcer les efforts des clubs et organisations sportives, comme la plateforme RSO France Olympique.

De son côté, l’ADEME œuvre également pour la transition écologique dans le sport avec, par exemple, la publication de la charte des 10 actions pour un sport plus vert

La loi anti-gaspillage intervient ainsi en synergie avec l’ensemble de ces actions pour nous aider à repenser progressivement nos habitudes de production, de consommation et de gestion des déchets.

Voici un résumé en 10 points des nouvelles mesures adoptées.

Sortir du plastique jetable

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Le plastique jetable est un fléau, tant pour la vie animale que pour la vie humaine car nous ingérons des tonnes de micro plastiques à travers notre chaîne alimentaire.

Pour sortir du plastique jetable, la loi prévoit d’ici 2040, de retirer du marché l’ensemble des emballages plastiques à usage unique.

Cela signifie qu’il va nous falloir repenser nos habitudes de consommation et dire adieu aux tubes de dentifrice, gels douche ou autres récipients plastiques que nous connaissons, au profit de récipients en matières recyclées. Et pour nos séances de sport, par exemple, opter pour des gourdes réutilisables plutôt que des bouteilles en plastique.


1/ Limiter l’usage du plastique au maximum

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Pour tendre vers cet objectif, plusieurs mesures ont été adoptées et entreront progressivement en vigueur.

Depuis janvier 2021, un décret publié interdit la distribution gratuite de bouteilles plastiques dans les lieux recevant du public ou dans les locaux professionnels, au profit de fontaines à eau.

De même, les confettis en plastique, les boites en polystyrène ou encore la fabrication et l’importation de sacs plastiques à usage unique sont interdits depuis le début d'année.

Durant les événements sportifs cela s’applique donc aux sponsors, habitués à distribuer leurs bouteilles en plastique.

Certaines manifestations comme l’ECO Trail ont d’ailleurs proscrit la distribution de goodies en plus de celle de bouteilles plastiques, preuve que la prise de conscience fait son chemin.

En janvier 2022, ce sera au tour du suremballage plastique, des sachets de thé en plastique non-biodégradable, des jouets plastiques offerts ou encore des étiquettes collées sur les fruits et légumes d’être interdits.


2/ Lutter contre les déchets plastiques

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Un sac plastique nécessite 1 seconde de fabrication pour seulement 20 minutes d’utilisation et met entre 100 et 400 ans à se désagréger une fois dans la nature. Imaginons alors ce que cela peut donner pour d’autres objets plastiques comme des barquettes de légumes ou des bouteilles de jus de fruit.

Pour limiter ce type de déchets, l’État souhaite faciliter le vrac en permettant aux consommateurs d’apporter leurs propres contenants réutilisables dans les commerces de vente au détail.

Certaines marques sportives ont su trouver un moyen supplémentaire de lutte contre la pollution plastique des océans. La marque WAKAE fabrique ainsi des vêtements de sport à partir de filets de pêche collectés en mer.

Progressivement, les décrets adoptés nous aiderons à repenser nos habitudes pour limiter au maximum l’utilisation de plastique à usage unique dans nos quotidiens.


Mieux informer le consommateur

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La loi anti-gaspillage vise également à mieux nous informer afin d’agir à notre niveau et mieux gérer notre consommation et nos déchets.

L’idée est de permettre au consommateur, d’acheter un produit neuf en toute connaissance de cause et ainsi, lui donner la possibilité de faire des achats responsables.

Grâce à cette mesure, nous pourrons ainsi privilégier des marques sportives éco-conçues ou des équipements recyclables.

Et pour ceux qui souhaitent s’informer sur les pratiques et initiatives écoresponsables dans le secteur sportif, notez que le Ministère des Sports publie mensuellement une newsletter relayant toutes les informations et actualités sport et développement durable.


3/ Trier nos déchets plus efficacement

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D’une part, la loi prévoit d’harmoniser les couleurs des poubelles de tri sur l’ensemble du territoire afin d’éviter les confusions et garantir un tri des déchets plus efficace.

Dans cette optique, l’État a également rendu obligatoire la présence du logo Triman sur les produits. logo triman

Ce logo sera accompagné d’une information indiquant les conditions de tri du produit concerné.

De nombreux clubs et événements sportifs sont déjà engagés dans cette démarche de tri, à l’image de l’opération balle jaune de la Fédération Française de Tennis qui collecte et recycle les balles de tennis pour en faire des terrains sportifs.


4/ Plus de transparence sur l’impact écologique des produits


D’autre part, au 1er janvier 2022, il y aura une obligation de transparence sur les produits contenant des perturbateurs endocriniens.

Cet objectif de transparence vise également à instaurer un affichage obligatoire sur les qualités environnementales des produits. L’idée étant de permettre aux consommateurs d’identifier aisément les produits les plus écoresponsables.

Les consommateurs seront également sensibilisés sur leur consommation numérique, à savoir, la quantité des données qu’ils consomment et le volume de gaz à effets de serre que cela génère.


Lutter contre le gaspillage et favoriser le réemploi

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Pour nous, sportifs amateurs ou professionnels, lutter contre le gaspillage c’est aussi privilégier le matériel sportif de seconde main.
En ce sens, n’hésitez pas à vendre vos équipements sportifs lorsqu’ils ne vous servent plus, à réparer ceux qui peuvent l’être ou à vous équiper avec du matériel de sport d’occasion.


5/ Œuvrer contre le gaspillage sous toutes ses formes

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On estime que chaque année en France, 10 millions de tonnes de nourriture encore consommable sont jetées et parmi les ordures ménagères, on retrouve l’équivalent tous les ans, de 7 kg par habitant de produits alimentaires encore emballés.

Face à ce constat, la loi vise dans un premier temps à réduire de 50 % le gaspillage alimentaire des secteurs de la distribution et de la restauration collective.

L’État envisage également d’apposer sur les produits, une mention complémentaire à la date de péremption, indiquant si le produit peut être consommé après cette date.

À cet objectif s’ajoute l’obligation pour les grossistes de donner leurs invendus alimentaires à des associations.

De nombreux acteurs sportifs sont déjà impliqués dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Depuis 2014, le Stade de France redistribue ainsi les invendus de ses événements à des ONG locales.
Une initiative qui a permis d’éviter le gaspillage de près de 4 tonnes de nourriture.

Et d’ici fin 2021, l’élimination des produits non-alimentaires sera interdite. Les entreprises seront donc dans l’obligation de donner ou recycler leurs invendus.

Enfin, en ce qui concerne notre consommation de papier et d’encre, la loi anti-gaspillage prévoit de stopper l’impression systématique des tickets de caisse, la distribution d’imprimés publicitaires sur les voitures et d’imprimés contenant des huiles minérales, jugées nocives pour l’environnement.

Fini les flyers sur les pare-brise annonçant le match de boxe du coin.


6/ Faciliter l’économie circulaire et le réemploi

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Lutter contre le gaspillage, c’est avant tout valoriser les objets utilisés et favoriser leur réemploi en les recyclant, en les réparant ou en utilisant des méthodes d’upcycling.

Pour tendre vers cette ambition, l’État a créé des fonds destinés au financement du réemploi. Les institutions publiques deviennent également des leviers de l’économie circulaire puisqu’en vertu de l’article 58 de la loi anti-gaspillage, elles devront désormais s’équiper en biens de seconde main ou comportant des matières recyclées. 

De nombreuses villes ont déjà agi en ce sens comme la commune de Chalon-sur-Saône qui a réutilisé le parquet d’un de ses gymnases pour équiper un autre gymnase plus petit.


Agir contre l'obsolescence programmée


Pour faire écho à la valorisation des objets, la loi prévoit également de lutter contre l’obsolescence programmée en favorisant la réparation des objets et en imposant une plus grande transparence auprès des consommateurs.

Les fabricants d’équipements et d’articles de sport devront donc adapter leurs modes de production et travailler sur la durabilité de leurs produits.


7/ Plus de transparence quant à la durée de vie des objets


Cette transparence doit permettre d’informer au mieux le consommateur afin qu’il effectue son achat en toute connaissance de cause.

Pour ce faire, un indice de réparabilité, indiquant si un produit et réparable ou non, devra être affiché sur les produits électriques et électroniques. À terme, il sera remplacé ou complété par l’indice de durabilité permettant d’appréhender la durée de vie moyenne d’un produit.

De même, certains appareils deviennent obsolètes, en raison d’une incompatibilité logicielle. Le consommateur devra être informé en amont par le fabricant et le vendeur, de la durée pendant laquelle son appareil supportera les mises à jour successives.


8/ Faciliter la réparation des objets

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Pour faciliter la réparation des objets, la loi va créer des fonds de réparation qui seront financés par les filières pollueurs-payeurs.

Ces fonds seront destinés à réduire le coût des réparations pour le consommateur qui se rend chez un réparateur labellisé. L’idée étant de rendre plus accessibles les coûts de réparation et ainsi dynamiser ce secteur clé pour l’économie circulaire.

Concrètement, lorsque vous irez faire réparer votre vélo chez un réparateur labellisé, vous ne payerez qu’une partie de cette réparation, le reste étant pris en charge par le fond de réparation.

Lors d’un achat, le consommateur devra également pouvoir accéder à toutes les informations concernant la disponibilité des pièces détachées.

Par ailleurs, le réparateur aura l’obligation de proposer aux clients des pièces détachées d’occasion.


Mieux produire

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9/ Responsabiliser les industriels vis-à-vis de leurs déchets


La responsabilité des producteurs va donner lieu à de nouvelles filières pollueurs-payeurs, notamment pour les matériaux de construction, les jouets, les articles de sport et loisir ou encore les textiles sanitaires.

Les entreprises devront donc anticiper la seconde vie de leurs produits.

Certains fabricants de sport ont fait de l’économie circulaire leur leitmotiv comme Circle sports wear qui travaille sur la prolongation maximale de la durée de vie de ses produits.


10 / Encourager l’écoconception


Les producteurs issus des filières pollueurs-payeurs devront également mettre en place des plans d’écoconception et de prévention pour leurs produits afin qu’ils contiennent plus de matières recyclées et soient davantage recyclables.
Ces plans seront renouvelés tous les cinq ans.

Enfin, pour encourager davantage la production de biens respectueux de l’environnement, la loi prévoit un système de bonus-malus dont les données seront affichées auprès du consommateur.

Encore une information qui permettra de faire des choix plus responsables si on le souhaite.

Ecrit par linkNsportle 09/07/2021

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